lundi 13 mai 2013

Agriculture urbaine


On continue dans les thèmes bien de saison, en explorant cette fois les initiatives montréalaises en matière d'agriculture urbaine.

Les Promenades de Jane* ont été cette année encore l'occasion d'approfondir le sujet au cours d'une balade bien sympathique dans le Quartier Saint-Henri. 
On a eu la chance de suivre Éric Duchemin, autorité locale en la matière, dans les rues de l'ancien quartier industriel en plein renouveau.

* Encore une fois, je me rends compte que je n'avais pas fait de billet l'an dernier à cette occasion. À peine évoqué ici, j'avais pourtant bien apprécié cet événement en effectuant pas moins de 4 marches sur 2 jours !


On en profite donc pour arpenter quelques ruelles plus ou moins vertes jusqu'au bas de duplex de notre guide, et surtout le jardin attenant dont lui et sa famille profitent allégrement.

 

Le minou aussi est content ;-)



Le quartier est calme et coloré. Les prix restent attractifs et l'on comprend aisément pourquoi de plus en plus de jeunes familles s'y installent.


Direction ensuite un jardin communautaire. Pour un abonnement à la saison équivalent à une quinzaine de dollars, les montréalais qui le souhaitent (et arrivent à passer les listes d'attente parfois très longues) peuvent cultiver leurs propres légumes sur un petit lopin de terre. Le matériel commun est entreposé dans une cabane.
Ce jardin-ci a la particularité d'avoir été "décontaminé": construit sur d'anciennes décharges où ont été enfouies certaines substances pas très catholiques, le jardin n'a pas passé les tests sanitaires effectués par la ville. Afin de réduire les coûts de mise aux normes, on recouvre alors la terre d'une bâche spéciale, puis on surélève le terrain avec de la nouvelle terre saine.




Poursuivons notre pérégrination, direction un jardin collectif cette fois. Le site Agriculture Montréal, nous en explique le concept :
Un jardin collectif est composé d’une parcelle unique jardinée conjointement par un groupe de membres. Ces membres choisissent ensemble les espèces à cultiver. Ils se partagent le travail horticole et les récoltes. Le plus souvent, un animateur est présent pour dispenser de la formation et offrir du soutien au niveau du travail horticole et de la prise de décision collective.

On se rend compte encore une fois que les idées, tout comme l'espace, ne manquent pas à Montréal ! En arrivant dans la ville pour la première fois j'avais vraiment été surprise par le nombre de terrains vacants, et ce même au centre-ville. 

Saluons donc les initiatives citoyennes en matière d'agriculture urbaine, en souhaitant que le plus de terrains vagues possible puissent un jour nourrir les habitants, à défaut de voir pousser comme des champignons les controversés "condos" qui envahissent la ville.

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Les journées portes-ouvertes aux Fermes Lufa, m'ont quant à elles permis de découvrir une agriculture à la pointe de la technologie. 

Mohammed Hage a fondé en 2011 la première serre commerciale sur un toit au monde, et distribue depuis plus de 1700 paniers hebdomadaires aux quatre coins de la ville. Les paniers de base, disponibles à l'année longue, sont composés de tomates, aubergines, salades et jeunes pousses, piments et poivrons.


J'imagine que c'est en quelque sorte le futur de l'agriculture, mais j'avoue que voir des tomates pousser sur un carré de substrat dans une serre aseptisée c'est légèrement déprimant. 

Montréal, de par sa "nordicité" présente bien évidemment des caractéristiques climatiques qui rendent impossible les cultures en pleine terre toute l'année, et les serres sur toit présentent l'avantage de pouvoir palier ce manque de façon locale. Mais quid de la consommation énergétique? Du rythme naturel des saisons? Le goût des produits peut-il rivaliser avec celui des fruits et légumes mûris naturellement au soleil?


De plus, je ne peux m'empêcher de penser au message transmis par mon livre-préféré-de-tous-les-temps, Ravage de René Barjavel, quand j'apprends que tout ce qui peut l'être est automatisé, que les populations d'insectes sont contrôlées par I-pad (!), que des nutriments chimiques sont rajoutés à l'eau pour garantir le bon développement des produits... Bref, que l'on dépend plus que jamais de la fée électricité et des technologies modernes pour nourrir une poignée "d'élus".

 Rapid-asperge, anyone?


Le "sol" sur lequel poussent les plants de tomates géants,


Et les petites boites à insectes livrées chaque semaine pour contrôler l'équilibre entre auxiliaires et nuisibles dans la serre.


Dégustation du gaspacho de la mère de "Mo", délicieux, il est vrai !


Le panier moyen, 32 $. De quoi me faire encore une fois regretter les fameux paniers de mon Amap française, et ses légumes généreux cultivés "à l'ancienne" par l'amie Véro...

2 commentaires:

  1. Encore une visite étonnante de Montréal: tout n'est pas à envier chez nos cousins! et je vois que le panier bio est cher par rapport à celui que j'achète, mais y a des crosses de fougère que je n'aurai pas eu l'occasion de goûter.

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  2. Utiliser les espaces vides, et les reconvertir en espaces verts, c'est vraiment une bonne idée. Dommage pour les tomates en serre, mais pas forcément le choix, si on veut des tomates, par ce climat, j'imagine... Au moins, c'est local :)

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